A partir du mois de mai, les graminées sauvages poussent, fleurissent et portent leurs épillets qui représentent un danger pour les chiens et les chats. En effet ces épillets s’accrochent facilement sur le corps de nos animaux. Leur conformation avec une pointe très piquante leur permet de se planter et ou de pénétrer sous la peau et dans différentes régions du corps.
Les coupables les plus souvent incriminés sont les épis de graminées sauvages telles que folle avoine (photo), brome stérile, orge des rats etc.… Ils sont baptisés depuis longtemps par le langage populaire du Sud : espangassate, espigaou, pigaou, voyageur !
Passons en revue les différentes localisations :
Chez le chien
Dans les narines : vous observerez des éternuements brutaux, parfois sanguinolents : le plus souvent, un seul côté est concerné, le chien peut se frotter le museau par terre. La consultation rapide est conseillée même si le chien a cessé d’éternuer pour que le vétérinaire puisse contrôler sous anesthésie générale la présence ou l’absence du corps étranger et le retirer le cas éventuel .Si l’on diffère la consultation l’extraction, risque d’être plus laborieuse. Dans le doute il ne faut pas s’abstenir
Dans les oreilles : le chien secoue brutalement la tête, penche éventuellement la tête, parfois dans les petites races la douleur est tellement intense que l’animal limite tout mouvement : l’examen devra être encore rapide, pour éviter une perforation du tympan, l’installation d’une infection secondaire et pour supprimer la douleur comparable à celle que l’on ressent si l’on effleure le tympan avec un coton tige. Sur des animaux calmes, coopératifs, qui souffrent peu, l’extraction peut être réalisée sans anesthésie ; elle est cependant souvent nécessaire, en particulier dans les petites races.
Dans l’œil : l’œil est fermé brutalement, il coule, le chien peut chercher à se gratter l’œil ou se frotte la zone de l’œil par terre. L’épi n’est pas toujours visible car caché par la troisième paupière. Plus on attend, plus les dégâts par frottement contre la cornée peuvent être importants. L’épi peut également au cours du temps pénétrer sous la conjonctive dans un des coins de l’œil.
Entre les doigts : on observera entre deux doigts ou plusieurs un petit trou qui coule, votre animal se lèche, boite éventuellement. Là encore, plus on attend, plus l’exploration de la fistule sera difficile. Dans de rares cas, un tétanos peut se déclarer suite à la pénétration de spores portées par l’épillet.
Dans la vulve : c’est souvent une découverte au bout de quelques jours d’évolution car la chienne présente un abcès en zone périvulvaire.
Dans la verge : l’animal présente de la gêne pour uriner, un écoulement sanguinolent au niveau du fourreau.
En zone ventrale des chiens lourds. Les chiens lourds et très poilus qui restent facilement couchés peuvent se planter un grand nombre d’épillets en région ventrale (bas du thorax et de l’abdomen).
Dans la trachée : la pénétration de l’épillet survient en général après une course dans un champ de graminées, les chiens de chasse ou de berger de taille moyenne ou grande sont donc plus exposés, une toux brutale et sèche s’installe. L’extraction se fait par endoscopie ; à défaut l’épi peut soit entraîner une infection dans une bronche ou perforer le poumon et aller se loger entre le poumon et les côtes provoquant une pleurésie : là encore l’attente complique le pronostic
Dans les replis des amygdales : le chien a des difficultés à manger et ou à déglutir, bave éventuellement. On peut retrouver plusieurs épillets coincés.
Chez le chat
L’œil est la zone la plus fréquemment atteinte. Pour les mêmes raisons que le chien, l’herbe n’est pas forcément visible. Une exploration sous anesthésie est très souvent nécessaire.
En conclusion, il est nécessaire d’intervenir rapidement.
Surveillez attentivement par un contrôle régulier les espaces entre les doigts, le pourtour des oreilles, les zones ventrales du corps surtout s’il s’agit d’un grand chien très poilu. Ne vous fiez pas aux apparences ; il est très difficile de vous rendre compte de la présence (ou de l’absence) de l’épillet. La règle est : dans le doute, ne pas s’abstenir ! Temporiser compliquera très souvent le cas.