
En ophtalmologie, en dehors des cas spectaculaires, tels que la luxation du globe oculaire qui se définit comme la sortie de l’œil en avant entre les paupières, et dont l’urgence est d’emblée évidente, la gravité et l’urgence de l’affection ne sont pas toujours corrélées à l’aspect inquiétant du tableau clinique. De plus, plusieurs affections, de gravité variable, peuvent présenter les mêmes symptômes.
Prenons quelques exemples :
– Un œil peut avoir une apparence blanche par la présence d’ un œdème déclenché, entre autre, par un ulcère, mais également à cause d’un glaucome, ou d’une infection virale .
– Un œil à moitié fermé, qui coule, avec une membrane rose qui le recouvre en partie ou totalement peut cacher, par exemple, un ulcère, un corps étranger, un début de glaucome.
– Un chien qui présente les deux yeux qui coulent, les paupières gonflées, des difficultés à ouvrir la bouche peut avoir un problème musculaire.
Seul un examen clinique, fait précocement par un vétérinaire, permet d’établir le diagnostic et donc de juger l’urgence d’intervention :
– En cas de glaucome brutal (hypertension oculaire), la vision de l’animal peut être perdue en 48h. Un ulcère de la cornée peut se perforer rapidement en quelques heures.
– Un corps étranger qui séjourne trop longtemps sous les paupières peut provoquer des lésions gravissimes.
– Un œil qui est sorti de son orbite peut être éventuellement sauvé si l’on intervient dans les 3-4 heures.
– Même les plaies de paupières, qui peuvent paraître peu sérieuses, ne doivent pas être prises à la légère ; plus elles sont traitées rapidement (dans les heures qui suivent la blessure, plus le résultat fonctionnel et esthétique est bon.
– Enfin, le problème oculaire peut être le reflet d’une maladie générale qui nécessite un traitement adapté rapidement instauré.
Les urgences ophtalmiques sont donc bien une réalité en médecine vétérinaire. Lors d’atteinte oculaire, seul le vétérinaire peut différencier rapidement celles nécessitant une intervention thérapeutique immédiate. Le pronostic et la récupération fonctionnelle de certaines de ces interventions sont corrélées au délai d’intervention. En effet, l’œil est un organe complexe et fragile, de par sa localisation et sa structure et donc le retard dans la prise en charge d’une affection telle que le glaucome ou, par exemple, la luxation du cristallin, qui peut paraître peu urgente conduit parfois à des séquelles fonctionnelles graves même si l’organe est « esthétiquement » sauvé.