La médecine humaine et la médecine vétérinaire ont certaines molécules médicamenteuses en commun, mais elles ne sont pas forcément administrées aux mêmes doses, au même rythme.

Certaines molécules à usage humain sont même totalement contre-indiquées dans d’autres espèces animales.

L’intoxication d’un animal avec un médicament à usage humain peut survenir dans trois circonstances :

  •    Consommation accidentelle par l’animal

  •    Automédication : le maître décide sans avis vétérinaire d’administrer un médicament à usage humain à son animal.

  •   Erreur de dosage dans une prescription d’un médicament n’existant pas en pharmacie vétérinaire.

 

Le chien est le plus exposé (79% des cas) , puis le chat (18%), puis les NAC (3%).

 

Les familles de médicaments les plus incriminées sont les suivantes:

– Psychotropes « tranquilisants » : 23% (majoritairement, le lexomyl ND)
– Anti-inflammatoires non stéroïdiens dits AINS : 14% dont, aspirine et ibuprofène 
– Paracetamol (par exemple le Doliprane ND) : 11%. Le chat y est très sensible, toxique pour le foie et le sang. C’est le premier médicament responsable d’intoxications chez le chat.
– Composés hormonaux : 11% (surtout contraceptifs, mais peu dangereux)
– Lopéramide : 4% par exemple Imodium ND
– Antidépresseurs : 2%. Symptômes variés en « hypo » (animal trop calme) ou en « hyper » (animal excité)
– Gardénal : 2%
– Produits divers : 33% (antibiotiques, anti-hypertenseurs, corticoïdes, myorelaxants)

 

Les règles de prudence à appliquer sont donc les suivantes :

–    tout faire pour éviter de laisser des médicaments à la portée des animaux (même conseil que pour les enfants en bas âge) en les enfermant dans des armoires fermées à clef.
–    ne jamais administrer de son propre chef un médicament à usage humain à son animal sans avis vétérinaire autorisé.

 

Pour en savoir plus = Quelques exemples de symptômes provoqués par les médicaments humains :

 

  • Avec les psychotropes (type Lexomyl), on pourra observer aussi bien des signes en « hypo » tels que difficultés locomotrices (ataxie) prostration, parésie, coma, que des signes en « hyper » tel que agitations, tremblements musculaires, hyperesthésie (hypersensibilité au contact) et même agressivité. D’autres signes peuvent également être présents, tels que des vomissements, de la salivation, une augmentation de la fréquence respiratoire, et une dilatation des pupilles .

 

  • Avec les AINS, les symptômes seront surtout digestifs , allant de la simple douleur abdominale aux vomissements et diarrhée hémorragique qui signent les ulcérations provoquées par ces médicaments: ces ulcérations peuvent mettre la vie du sujet en danger. Pourront également apparaître les signes d’une atteinte rénale, avec diminution de la quantité d’urine, apparition d’une insuffisance rénale objectivable par une analyse sanguine, entraînant une perte d’appétit, des vomissements. Chez le chat, le tableau qui domine est la prostration et la perte d’appétit.

 

  • Avec le paracétamol, chez le chat, on observe d’abord des troubles respiratoires et cardiaques dûs à un transport de l’oxygène par le sang altéré par le médicament ; les muqueuses prennent une teinte bleutée, les urines deviennent marron. Au bout de quelques heures, en même temps qu’un abattement très marqué apparaît un œdème de la tête, des difficultés à se déplacer. Au bout de quelques jours, apparaissent des troubles graves du fonctionnement du foie. C’est une intoxication de très mauvais pronostic.